Municipalité de Saint-Émile-de-Suffolk

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Histoire de la fondation de Saint-Émile-de-Suffolk et de son fondateur, Émile Quesnel

Le « township de Suffolk » fut érigé en canton le 22 mai 1874. Ce comté comprenait les missions de Hartwell, Lac-Simon, Vinoy, Namur et Saint-Émile. À cette époque, il y avait environ 23 habitations sur les terres de la Couronne. Le territoire de ce comté était vaste, sauvage et demandait à être défriché. Alors, les premiers colons - les coureurs de bois qui étaient auparavant dépendants de la traite des fourrures, les immigrants d’Europe qui se sauvaient de la pauvreté et de la guerre, ainsi que les voyageurs - devenaient maintenant des hommes de chantiers et des bûcherons sur ce nouveau territoire. Il leur restait l’immense tâche de défricher, de se construire des habitations et finalement d’apprendre à cultiver cette terre rocailleuse.

Six ans plus tard, en 1880, les colons demandent de diviser le canton de Suffolk à cause de la grandeur du territoire et des longues distances à parcourir pour faciliter la colonisation.

​Le premier janvier 1881, les deux comtés se divisent et deviennent la « Municipalité du Canton de Suffolk » et la «Municipalité du Canton de Hartwell ». Dans le tout premier recensement du nouveau comté de Suffolk, il y a 164 familles d’établies. Nous comptons parmi ces familles des gens provenant de plusieurs pays : France, Belgique, Angleterre, Irlande, Suisse, Écosse et Italie. En 1885, le canton d’Addington s’annexe au canton de Suffolk pour former la Municipalité des cantons-unis de Suffolk et Addington. Ce canton se composait de : Vinoy, Namur, Saint-Émile, Lac-des-Plages et une partie de Vendée.

Le nom « Suffolk » rappelle un comté d’Angleterre et Addington, président de la Chambre des communes en Angleterre et premier ministre.

La grande famille des Quesnel était, pour la plupart,composée d’entrepreneurs et de marchands de la région. Dans les environs de Montebello et de Saint-André-Avellin, au moins quatre magasins généraux appartenaient aux familles Quesnel. Le tout début de la colonisation de St-Émile tourne autour d’un des membres de cette famille, Émile Quesnel. En plus d’être marchand, M. Quesnel fut conseiller pendant quatre ans, de 1864 à 1868, et  maire de Saint-André de 1880 à 1886. Ayant un intérêt à développer le nord de cette région, il agissait aussi comme agent des terres pour le gouvernement. Il possédait lui-même beaucoup de terres dans les environs, incluant les lots 35 et 36 dans le rang 6 de Saint-Émile; il avait donc une grande connaissance de la région et n’était pas insensible aux difficultés et aux rigueurs que cette terre sauvage présentait. Les premiers colons qui arrivaient après leur long voyage vers l’inconnu étaient dirigés vers le magasin général d’Émile qui était situé au coin de la route 321 et du chemin Legault, anciennement chemin Quesnel, à mi-chemin entre Chénéville et Saint-André-Avellin. Aujourd’hui, sur ce terrain, nous trouvons le Dépanneur Jean-Guy.

Émile Quesnel, déjà bien établi, pressé de bâtir ce coin de la Petite-Nation, était très sympathique au bien-être de ces colons.  Dans son magasin général, il leur offrait des conseils et les aidait à faire leurs emplettes.  Les colons achetaient des produits tels que de l’huile à lampe, de la poudre pour la chasse, de la cire à chandelle, des outils et quelques semences, etc., avec des « pitons » (jetons) reçus du gouvernement fédéral.

M. Quesnel expliquait les conditions et les exigences pour recevoir la lettre patente.  Ils étaient obligés de défricher, de bâtir et de cultiver la terre, et le tout dans un certain délai prescrit par le gouvernement.  Parfois, pour recevoir la « lettre patente », le gouvernement exigeait, en plus, que la famille ait un certain nombre d’enfants pour garantir une population grandissante.

La famille parfaite était guidée par M. Quesnel pour faire le choix de son lot. La sélection d’un lot était certainement une chose importante. L’eau à proximité et une terre cultivable étaient primordiales à la survie.  Pour se rendre à Saint-Émile à partir du magasin Quesnel, ils empruntaient le chemin Vinoy jusqu’au rang Sainte-Madeleine pour ensuite arriver au « rang des Anglais ». Ils avaient aussi le choix d’un raccourci dans le champ d’un fermier situé sur le site de l’ancien aéroport de Saint-André (maintenant site d’Équipements Lourds Papineau), s’ils payaient le fermier 5 sous chaque fois! Ce raccourci les amenait à proximité du rang Thomas et ils sauvaient un trajet d’au moins deux milles. Souvent leur chemin suivait les rivières ou des sentiers non battus et, après une très longue journée, avec l’aide et les conseils de M. Quesnel, le colon choisissait sa terre en pleine forêt et passait sa première nuit couché sous les étoiles sur un lit de branches de sapin.

Malgré les épreuves que les gens rencontraient dans la région, la richesse de nos forêts attirait les pionniers de l’industrie forestière. Pendant ces premières années, M. Quesnel a joué un rôle de très grande importance dans la colonisation de Saint-Émile-de-Suffolk.

Malheureusement, il mourut à Saint-André-Avellin le 22 décembre 1887, à l’âge de 50 ans, six ans seulement après que fut reconnue l’existence officielle de Saint-Émile. Émile Quesnel donna son prénom à la municipalité actuelle.

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